Recherche
11-10-2024
Une nouvelle étude pour lutter contre l'hépatite B chronique
Date de publication: 22-02-2024
Mise à jour le: 21-05-2024
Sujet: Recherche
Temps de lecture estimé: 1 min
Auteur d'articles
Lara Benvenuti
Rédacteur médical
Luca Guidotti
Rédacteur médical
Matteo Iannacone
Rédacteur et traducteur
Viktoryia LuhakovaPlus de 300 millions de personnes dans le monde souffrent de la forme chronique de l'hépatite B, l'un des principaux facteurs de risque de cirrhose et de cancer du foie. Chez les patients souffrant de cette infection chronique, le système immunitaire est incapable d'éradiquer le virus responsable de la maladie, qui continue à survivre et à se reproduire dans les cellules du foie. Un groupe de chercheurs de l'université Vita-Salute San Raffaele, en étroite collaboration avec la start-up américaine Asher Biotherapeutics, a testé pour la première fois au monde, sur des modèles précliniques, une molécule capable de réactiver le système immunitaire contre l'hépatite B chronique.
Les résultats, publiés aujourd'hui dans la prestigieuse revue scientifique Science Translational Medicine, jettent les bases du développement clinique d'une immunothérapie contre cette grave maladie.
L'étude a été coordonnée par le professeur Matteo Iannacone, directeur de la division d'immunologie, de transplantation et de maladies infectieuses à l'hôpital universitaire San Raffaele, qui est rentré en Italie après une longue expérience de recherche aux États-Unis, grâce à la bourse de développement de carrière de la Fondation Armenise-Harvard.
Le virus de l'hépatite B et les traitements actuels
Le virus de l'hépatite B (VHB) est transmis :
- par contact avec du sang infecté
- par voie sexuelle
- de la mère à l'enfant pendant l'accouchement.
Contrairement à ce qui se passe lorsqu'un adulte contracte le virus, plus de 90% des enfants infectés à la naissance développent la forme chronique de l'hépatite B.
Chez les patients atteints de cette infection chronique, le système immunitaire est incapable d'éradiquer le virus responsable de la maladie, qui continue à survivre et à se reproduire dans les cellules du foie.
Il existe actuellement un vaccin préventif contre la maladie, mais les patients qui en sont déjà atteints ne peuvent pas en bénéficier. La recherche scientifique progresse considérablement dans le domaine des antiviraux, pour lesquels San Raffaele est une référence internationale.
En effet, les recherches du groupe de Matteo Iannacone, en étroite collaboration avec l'unité dirigée par le professeur Luca Guidotti, directeur scientifique adjoint de l'Institut, ont contribué ces dernières années au développement de certains des antiviraux couramment utilisés aujourd'hui pour traiter la maladie dans sa forme chronique.
Comment réveiller le système immunitaire : la proposition de San Raffaele
Quelle est la raison de l'inefficacité du système immunitaire et comment peut-on réveiller son action ? Des chercheurs ont déjà répondu à cette question grâce à des données publiées dans Nature en 2019. Les chercheurs avaient montré, par une analyse moléculaire utilisant des techniques de microscopie intravitale, que les lymphocytes T, les cellules du système immunitaire chargées d'attaquer le virus VHB, ne parviennent pas à éradiquer l'infection et sont dysfonctionnels dès leur activation.
Le travail de caractérisation des lymphocytes T dysfonctionnels avait également permis aux chercheurs de San Raffaele d'identifier des molécules plus adaptées et plus efficaces pour réveiller ces cellules. Parmi celles-ci, l'interleukine-2, une molécule messagère du système immunitaire, agit comme une sorte d'immunothérapie, déjà testée avec succès tant sur des cellules en culture, obtenues à partir d'échantillons de patients, que sur le modèle animal.
Malheureusement, lorsqu'elle est administrée par voie systémique, l'interleukine-2 produit de graves effets secondaires : elle augmente la perméabilité des vaisseaux sanguins, provoquant de graves œdèmes. Cela est dû au fait que la molécule n'est pas seulement capable d'atteindre sa cible, les lymphocytes T, mais agit également sur les cellules Natural Killer, qui induisent la toxicité, et sur les cellules régulatrices qui inhibent la réponse immunitaire.