San Raffaele : la première chirurgie du cerveau avec un robotiscope

L'opération a été réalisée sur un patient souffrant d'un méningiome, un néoplasme bénin. L'opération, qui a duré un peu plus d'une heure, a été réalisée avec une technique unique dans le panorama mondial, basée sur l'utilisation d'un robotiscope, un microscope-robot contrôlé à distance grâce aux mouvements de la tête du chirurgien.

Cette technologie, qui vient d'arriver en Italie à l'hôpital de recherche San Raffaele, est composée de deux outils principaux :

• un bras robotique de haute précision, au bout duquel sont fixées des caméras qui transmettent en temps réel des images vidéo tridimensionnelles ;
• un casque (Head-Mounted Display, HMD), porté par le chirurgien avec 2 micro-écrans intégrés pour visualiser le champ opératoire et gérer à distance le système robotique.

Le chirurgien peut guider le bras robotique par de petits et simples mouvements de la tête, grâce à des capteurs et des accéléromètres situés dans le casque.

Ces dernières années, la neurochirurgie a fait d'énormes progrès dans le traitement des tumeurs cérébrales. À ce jour, l'utilisation d'instruments de grossissement optique tels que le microscope est considérée comme fondamentale. Le professeur Mortini explique :

"Le robotiscope présente de multiples avantages en matière de grossissement du champ opératoire. En particulier, le chirurgien peut agir en continu (sans s'interrompre pour les réglages d'agrandissement ou de mise au point) grâce à la technologie spéciale qui permet de modifier tous les paramètres de l'appareil par de simples mouvements de la tête qui se transforment en mouvements du bras robotique et des caméras tridimensionnelles à haute résolution. Nous avons commencé par opérer un méningiome, mais cette nouvelle technologie sera appliquée dans tout le domaine de la neurochirurgie avec une réduction significative du temps de l'opération, une plus grande précision, le tout au bénéfice des patients".

Le méningiome est une tumeur qui prend naissance dans les méninges, membranes constituées de trois couches superposées :

• la dure-mère,
• l'arachnoïde,
• la pie-mère.

Les néoplasmes qui proviennent de ces structures représentent environ 15 à 20 % de toutes les tumeurs cérébrales. Ils sont généralement bénins, se développent lentement et touchent principalement les femmes d'âge moyen. Si la tumeur est petite, le patient est maintenu en observation et surveillé par des tests instrumentaux (IRM) pour documenter la vitesse de croissance.

Si des symptômes importants et une augmentation de la taille de la tumeur apparaissent à court terme, un traitement neurochirurgical est nécessaire. Ce type de néoplasme bénin envahit rarement le tissu nerveux environnant, de sorte que la chirurgie avec résection complète de la tumeur permet une récupération complète.