Hypocalcémie et COVID-19
Date de publication: 13-05-2021
Mise à jour le: 14-02-2023
Sujet: Covid-19
Temps de lecture estimé: 1 min
Auteur d'articles
Équipe Communication GSDRédacteur médical
Andrea GiustinaRédacteur et traducteur
Viktoryia LuhakovaLes endocrinologues de l'hôpital de recherche San Raffaele ont étudié les faibles taux de calcium chez les patients COVID-19 en évaluant les implications cliniques possibles
Un faible taux de calcium dans le sang des patients COVID-19 est un facteur prédictif de l'évolution de la maladie indépendamment d'autres pathologies. Il peut aider à identifier à l'avance ceux qui sont plus susceptibles de développer des maladies plus graves.
Tels sont les résultats de l'étude publiée dans la revue Endocrine, qui a été sélectionnée parmi les plus prestigieuses publications de Springer Nature 2020 Highlights. L'étude a été menée par le Dr Luigi Di Filippo, endocrinologue à l'université Vita-Salute San Raffaele (UniSR), et coordonnée par le professeur Andrea Giustina, chef du service d'endocrinologie de l'hôpital de recherche San Raffaele, vice-recteur et professeur d'endocrinologie et de maladies métaboliques à l'UniSR, président de la Société européenne d'endocrinologie.
Étude
L'étude a analysé 531 patients COVID-19, qui ont été admis aux urgences de l'hôpital de recherche San Raffaele en mars-avril 2021 et dont le taux de calcium sérique a été testé lors de l'évaluation initiale.
Les endocrinologues ont exclu les patients présentant des comorbidités et des traitements concomitants influençant le métabolisme du calcium, par exemple une maladie rénale chronique, des traitements diurétiques et une ostéoporose.
"L'idée de cette analyse rétrospective est née après un cas particulier de patient COVID-19 présentant une hypocalcémie sévère. Le but de notre étude était d'examiner l'incidence de l'hypocalcémie, si nous pouvons la considérer comme un événement sporadique ou constant dans la population présentant des formes agressives de COVID-19", explique le professeur Andrea Giustina.
Résultats : lien entre les niveaux de calcium et le virus COVID-19.
Une hypocalcémie a été trouvée chez 80% des patients affectés par les formes les plus agressives de COVID-19, ce qui a conduit à une hospitalisation. Ces patients présentaient des taux de calcium ionisé significativement plus bas que ceux des patients non hospitalisés.
69% des patients hypercalcémiques étaient des hommes dont l'âge moyen était de 59 ans.
L'étude démontre donc qu'il existe un lien fort entre une incidence très élevée d'hypocalcémie et les patients COVID-19 en état critique.
Rôle du calcium et de la vitamine D
"D'après les résultats de la recherche, les tests du taux de calcium ionisé, ainsi que les paramètres cliniques et biochimiques, ont joué un rôle crucial dans l'identification des patients en situation grave lors de l'évaluation médicale initiale.
De plus, l'hypocalcémie a un impact négatif sur les manifestations cardiovasculaires et neurologiques, car elle peut être mortelle dans sa forme grave ou aiguë. Il est important de continuer à surveiller les niveaux de calcium chez les patients hospitalisés pour le COVID-19 et de leur fournir un supplément de calcium adéquat si nécessaire", explique le Dr Luigi Di Filippo, premier auteur de l'étude.
Les données enregistrées dans cette étude sont également liées de manière intéressante à un autre problème de santé de la population italienne : le manque de vitamine D. Il est également appelé hypovitaminose D. La vitamine D est un nutriment qui a des effets bénéfiques sur le système immunitaire.
La vitamine D joue un rôle essentiel dans l'absorption du calcium, comme l'a souligné le professeur Giustina et publié dans le British Medical Journal :
"En conclusion, sur la base des considérations précédentes, on peut émettre l'hypothèse qu'un faible taux de vitamine D pourrait être en partie lié à de faibles niveaux de calcium sérique dans la population italienne."