Pleine conscience

"Le concept de pleine conscience", explique le spécialiste, "fait référence à un état mental particulier de conscience qui découle de l'attention intentionnelle portée à l'expérience moment par moment, dans le présent et sans jugement.

Dans un sens plus large, le terme "pleine conscience" désigne également l'ensemble des opérations mentales, ainsi que les actions concrètes, que nous mettons en place pour parvenir à une telle prise de conscience".

Bien qu'elle soit souvent présentée comme un outil novateur, la pleine conscience n'est en aucun cas une découverte récente, si tant est que l'on puisse parler de découverte. Historiquement, elle est au cœur de la tradition méditative bouddhiste depuis ses origines.

"Bien entendu, il n'est pas nécessaire d'être bouddhiste pour la pratiquer", précise le Dr Carlotta, "nous avons tous fait l'expérience de la pleine conscience d'une manière ou d'une autre à un moment donné de notre vie: c'est une qualité intrinsèque de l'expérience humaine. La grande contribution des traditions bouddhistes a été principalement de développer des moyens simples et efficaces de cultiver cette capacité et de l'intégrer dans tous les aspects de la vie".

Le fait que la pleine conscience ait des racines aussi anciennes, remontant à des millénaires dans l'histoire des religions orientales, ne doit pas induire en erreur. La pleine conscience n'est pas un état mystique, ni une sorte de transe ; ce n'est même pas une technique de relaxation, bien que cela puisse être l'un de ses effets secondaires.

Son but est plutôt de:

• cultiver la conscience;
• nous rendre attentifs à ce que notre esprit expérimente dans le présent.

L'outil principal des interventions de pleine conscience est la méditation, sous ses différentes formes, mais il est également possible de cultiver cette capacité de notre esprit par des pratiques "informelles" qui s'acquièrent par la pratique.

"L'élément clé est d'entraîner nos capacités de concentration. Pour ce faire, il faut:

• nous identifions un objet sur lequel concentrer notre attention (comme, par exemple, la respiration, une image mentale, un mantra, etc;)
• chaque fois que nous observons l'esprit s'éloigner de l'objet, nous le ramenons doucement vers lui.

Il s'agit d'un véritable exercice qui, s'il est pratiqué régulièrement, mais sans forcer, deviendra peu à peu naturel et, avec le temps, nous en récolterons les effets bénéfiques sur notre corps et notre esprit", explique le spécialiste.

Grâce à ce processus de pleine conscience de l'état présent dans lequel nous vivons, nous devenons de plus en plus capables de nous décentrer du contenu de la conscience (c'est-à-dire des pensées, des émotions et des perceptions) et d'acquérir une vision plus claire et plus objective de notre expérience actuelle.

"Nous sommes donc confrontés à un changement radical de perspective: au lieu d'être continuellement immergés dans notre propre "drame" quotidien, nous pouvons faire un pas de côté et être simplement témoins de ce qui se passe à chaque instant", explique-t-il.

La recherche scientifique a montré à maintes reprises que les interventions de pleine conscience peuvent apporter des avantages significatifs en termes de qualité de vie.

"Il faut cependant être patient, car les changements se produisent progressivement et s'accumulent au fil du temps. C'est pourquoi il est important de faire preuve d'indulgence envers soi-même, en essayant de laisser les émotions et les sentiments s'exprimer, sans se juger négativement lorsqu'on est distrait et sans se comparer aux autres", conclut le spécialiste.