L'incontinence urinaire : quels sont les traitements les plus efficaces ?

L'incontinence urinaire : quels sont les traitements les plus efficaces ?

Date de publication: 28-03-2023

Mise à jour le: 03-04-2023

Sujet: Urologie

Temps de lecture estimé: 1 min

En Italie, environ 4 millions de femmes (et plus) souffrent d'incontinence urinaire. Une pathologie invalidante, qui oblige les personnes concernées à modifier leur mode de vie pour gérer ou cacher les fuites d'urine gênantes.

Nous en parlons avec le Dr Favetta, spécialiste en proctologie, qui a récemment rejoint l'équipe en tant que chef du service de proctologie et de chirurgie du plancher pelvien de l'Istituto di Cura Città di Pavia du groupe San Donato.

Qu'est-ce que l'incontinence urinaire ?

Les femmes d'aujourd'hui sont dynamiques et occupées sur de nombreux fronts : du travail à la famille, des 1000 intérêts et hobbies au sport. Elles ne veulent pas restreindre leur liberté à cause de fuites urinaires gênantes, qui créent de nombreux problèmes dans la vie quotidienne et affectent aussi négativement les relations sociales et familiales.

"Contrairement à ce que l'on pourrait penser, explique le Dr Favetta, l'incontinence urinaire n'est pas une pathologie nécessairement liée à l'avancée en âge et n'est pas uniquement féminine.  En effet, bien que dans un pourcentage plus faible, les hommes peuvent également en souffrir, bien que pour des causes différentes de celles des femmes.

L'incontinence urinaire peut se manifester de manière plus ou moins grave selon la fréquence et les modalités. Les fuites peuvent être :

  • petites, survenant sporadiquement à l'occasion d'un simple rire ou éternuement ;
  • fréquentes et abondantes, à tel point qu'elles font partie du quotidien de la personne qui en souffre. Dans ces cas, le patient tente généralement de les contenir à l'aide de serviettes hygiéniques.

Le stade le plus grave est celui qui s'accompagne également d'un manque de contrôle du sphincter anal, c'est-à-dire l'incontinence fécale".

Les causes de l'incontinence urinaire

L'incontinence urinaire se caractérise par l'incapacité de contrôler à la fois les sphincters urétraux et la vessie, qui est souvent prolabée.

"Cette affection, explique le spécialiste, peut dépendre de nombreux facteurs souvent associés, tels que :

  • les maladies conjonctives ou métaboliques, comme le diabète
  • les facteurs hormonaux comme dans le cas de la ménopause ;
  • les traumatismes postnataux ou chirurgicaux tels que l'hystérectomie.

Mais ce n'est pas tout. Une inflammation récurrente de la vessie ou une cystite majeure peut également induire des modifications structurelles de la paroi de la vessie et des sphincters urétraux, altérant leur perception du stimulus et provoquant ainsi une augmentation à la fois de la fréquence et de l'urgence des mictions.

Chez l'homme, en revanche, elle peut survenir à la suite de :

  • les pathologies prostatiques ;
  • les résultats chirurgicaux traumatiques.

Enfin, les personnes souffrant de maladies neurologiques telles que Parkinson et Alzheimer ou de lésions de la moelle épinière, qui altèrent à des degrés divers les fonctions nerveuses, y compris celles de l'appareil urinaire, sont également exposées à ce type d'affection handicapante".

Les remèdes à l'incontinence urinaire

Les tampons de dernière génération sont une aide précieuse, mais s'ils sont utilisés quotidiennement et pendant de nombreuses heures, ils peuvent provoquer des problèmes secondaires, déclenchant un cercle vicieux d'infections qui aggravent le tableau de santé général du patient. En outre, certaines formes d'incontinence sont si graves qu'elles ne peuvent être gérées efficacement avec ces seules aides.

Il existe pourtant des solutions efficaces et définitives à cette pathologie. Examinons-les ci-dessous.

De la rééducation du plancher pelvien à la chirurgie

Si l'incontinence est due à un trouble pelvien et/ou périnéal, qu'il soit anatomique ou fonctionnel (par exemple, prolapsus pelvien mono-organique, obstruction défécatoire et dyssynergie pelvi-abdominale), avant de procéder à une intervention chirurgicale, la première étape consiste à tenter de réhabiliter le plancher pelvien, dont la tâche est de soutenir les organes pelviens et de permettre le bon déroulement des fonctions urinaires et défécatoires.

"Pour ce faire, explique le Dr Favetta, nous utilisons la rééducation pelvienne abdominale électrostimulée ou biofeedback qui, au moyen de sondes endocavitaires, permet au patient de retrouver le contrôle physiologique de l'activité des muscles sphincters et d'améliorer ainsi la continence tant urinaire que fécale. Il suffit généralement de 5 à 10 séances d'environ 1 heure pour voir les premiers résultats".

Si la situation structurelle et fonctionnelle du bassin et de ses organes est fortement altérée ou si la rééducation du plancher pelvien échoue, la chirurgie reste le choix le plus adapté. Sûre et avec des temps de récupération rapides, elle garantit des résultats importants.

"Elle consiste, explique le Dr Favetta, à insérer un filet prothétique sous simple laparoscopie ou chirurgie robotique qui, en renforçant le plancher pelvien et en stabilisant le positionnement correct des organes endopelviens, permet à la vessie et à l'urètre de moduler correctement les mouvements vers le bas après un effort.  Cela permet ensuite de retrouver une continence urinaire normale".

Les produits de remplissage pour l'incontinence urinaire

Les produits de comblement sont indiqués notamment dans les cas plus sévères d'incontinence urinaire, lorsque les fuites se produisent au repos et non à la suite d'un effort.

"Ils utilisent des instillations de collagène autour du canal urétral qui, en augmentant son épaisseur", explique le spécialiste, "rétrécissent son diamètre de façon à limiter les fuites d'urine importantes". Ce sont des produits de comblement, qui sont réabsorbés par l'organisme, ce qui explique que le sujet peut être amené à subir ce type d'intervention à plusieurs reprises, tous les 2 ans environ." Il s'agit d'une méthode qui se pratique en hôpital de jour, après une anesthésie locale.

Dans les cas où l'urgence urinaire est le principal symptôme invalidant, une infiltration de botuline dans la paroi de la vessie lors d'une cystoscopie est indiquée. "En fait, le botox ne relève pas seulement de la médecine esthétique, mais peut être utile pour contrôler l'activité musculaire de la vessie, évidemment seulement dans des cas spécifiques et bien sélectionnés", conclut le spécialiste.

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