Qu'est-ce qu'un agent de contraste et à quoi sert-il ?

« L'un des outils d'imagerie qui utilise des produits de contraste radiologique est sans aucun doute la tomodensitométrie”, explique le Dr Ruffo, “dans ce cas, on utilise un produit de contraste organo-iodé.

Aujourd'hui, l'évolution des produits de contraste a conduit à des médicaments plus tolérables pour l'organisme et qui sont normalement bien acceptés, même par les patients très allergiques. Il faut garder à l'esprit que les produits de contraste sont des macromolécules, qu'il ne s'agit pas de médicaments couramment utilisés pour lesquels une intolérance est connue et qu'ils peuvent entraîner des réactions indésirables imprévisibles au moment de l'administration.

Pour les patients dont les allergies sont connues, une préparation à l'examen est effectuée (prophylaxie par la prise de cortisone et d'antihistaminiques), tandis que dans des cas particuliers, lorsque des réactions aux produits de contraste telles que le choc anaphylactique sont déjà connues, le sujet se voit refuser ce type d'examen. Dans tous les cas, lors de l'administration de mdc, l'anesthésiste est disponible pour tout effet indésirable. Un formulaire de consentement éclairé est remis et montré au patient, qui est invité à le signer. »

Comment se préparer à une tomodensitométrie avec produit de contraste ?

Le produit de contraste organo-iodé utilisé en tomodensitométrie peut causer des dommages à l'organisme avec une toxicité principalement sur le tubule rénal, c'est pourquoi une bonne fonction rénale de la part du patient est nécessaire. En particulier, un test sanguin préalable (créatinine plasmatique) est requis pour la prise de produit de contraste. Le radiologue évaluera s'il y a des contre-indications et c'est à lui de décider de réaliser ou non l'examen avec produit de contraste.

« De nos jours, poursuit-il, les réactions au produit de contraste sont rares. Évidemment, elles peuvent aller de réactions légères à des réactions sévères potentiellement dangereuses pour la santé du patient. L'injection de produit de contraste est réalisée par le radiologue, le service d'anesthésie et de réanimation étant disponible en cas de complications. »

Des produits de contraste sont également utilisés en imagerie par résonance magnétique : il ne s'agit plus de produits organo-iodés comme pour les scanners, mais principalement de produits de contraste contenant du gygadolinium, un élément du tableau périodique des éléments qui fait partie des terres rares non métalliques, qui est bien toléré par l'organisme et qui n'a pratiquement pas d'effets secondaires.

Le produit de contraste IRM est également excrété par les reins et, par conséquent, les mêmes précautions s'appliquent que pour le produit de contraste organo-iodé, c'est-à-dire que la fonction rénale est évaluée par la créatinine plasmatique avant l'examen.

Parmi les produits de contraste au gadolinium, certains ont un organe cible spécifique : il y a notamment les produits spécifiques au foie, c'est-à-dire ceux qui permettent de détecter les lésions hépatiques et qui tendent à contraster principalement le tissu hépatique (c'est-à-dire le foie).

Autres utilisations du produit de contraste à base de gadolinium

« L'une des principales utilisations actuelles du produit de contraste est l'IRM multiparamétrique de la prostate, un examen défini comme l'étalon-or pour comprendre si une masse est bénigne ou maligne, et l'un des paramètres est précisément le produit de contraste, poursuit-il, il devient un examen irremplaçable en urologie pour cette raison.

D'autres indications sont, par exemple, l'évaluation de masses abdominales suspectées d'être néoplasiques ou en cas de chirurgie d'un muscle pour comprendre s'il s'agit ou non d'un sarcome (tumeur maligne) ou d'un lipome (tumeur bénigne). Elles sont également utilisées pour étudier le cerveau et le système nerveux central, y compris dans les maladies dégénératives telles que la sclérose en plaques.

Certaines séquences d'IRM pour l'étude des districts vasculaires artériels ou veineux (angio-RM) sont réalisées avec l'injection d'un produit de contraste. »

Il existe des examens IRM (et aussi CT) qui impliquent l'injection d'un produit de contraste directement dans les cavités articulaires pour mettre en évidence des détails anatomiques difficiles à étudier avec des examens réalisés uniquement dans des conditions basiques.

L'exemple le plus important en termes de fréquence est l'arthrorésonance (arthro-RM) de l'épaule pour l'étude de l'instabilité articulaire. Après des épisodes de luxation entre la tête de l'humérus et le labrum glénoïde de l'omoplate, l'arthro-RM permet d'étudier le labrum glénoïde de l'omoplate dans ses moindres détails anatomiques. Cette IRM est considérée comme une condition préalable importante pour une éventuelle thérapie chirurgicale reconstructive.

Le mdc est également utilisé pour les examens IRM de contrôle chez les patients opérés d'une hernie discale intervertébrale ; dans ce contexte, le produit de contraste permet de différencier la présence éventuelle de matériel cicatriciel post-chirurgical des récidives de la pathologie herniaire.

« En cas de bonne fonction rénale, les produits de contraste à base de gadolinium et d'organo-iodine sont éliminés en quelques heures et au maximum en un jour, ce qui est considéré par la littérature comme une norme suffisante, conclut M. Ruffo, si des produits de contraste hépatospécifiques sont utilisés, l'élimination se fait par la voie hépato-biliaire, c'est-à-dire à partir du tube digestif.

En conclusion, les produits de contraste sont une aide très importante et fréquemment utilisée dans l'imagerie diagnostique. Comme pour tous les médicaments, des précautions et des mises en garde doivent être observées lors de leur utilisation. »